
Pour le Président Bush, la pendaison de Saddam H., est un non événement. On peut en douter. Car de la même manière que le gouvernement somalien en exil a fait appel à lennemi dhier pour retrouver le pouvoir perdu, de même autrefois lex dictateur irakien faisait appel à lAmérique pour combattre lIran, qualifié dislamiste, avant que la roue ne tourne. Il se peut alors, que demain, il soit plus facile de se trouver des alliés pour renverser un régime ou se maintenir au pouvoir. Il suffira de brandir, au choix un des deux alibis suivants : la menace islamiste ou la menace nucléaire. Lexécution de Saddam, comme lentrée de larmée éthiopienne en Somalie, chacun de ces actes obéissant à lun des alibis cités, mapparaissent comme des défis lancés à lidéal démocratique, toujours à réinventer, à justifier. Une pendaison en régime démocratique est un non événement, cela sexplique, puisque lIrak de Saddam et lAmérique ont en commun de ne pas avoir aboli la peine de mort, un paradoxe au cur des droits de lHomme, autre invention à géométrie variable, me rétorquera-t-on. Quà cela ne tienne, mais quauraient décidé les juges de Bagdad si Saddam avait pris soin dabolir la peine de mort sous son règne ?
LIrak « libéré » a sombré dans la guerre civile. La Somalie « libérée » na pas exorcisé pour autant le spectre du même fléau ; finalement, la démocratie serait-elle un système qui sinvente son propre modèle ?