Qu’ont Wole Soyinka et Nestor Zinsou de commun?

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téléchargementJe n’ai pas encore lu le nouvel essai de l’universitaire français Alain Ricard, Wole Soyinka et Nestor Zinsou: de la scène à l’espace public (Paris, éd. Khartala, 2015) consacré à deux figures aussi attachantes que dissemblables de la scène théâtrale africaine des années 80: le togolais Senouvo Nestor Zinsou et le nigérian Wole Soyinka. Le pari est osé, je trouve, mais sur la base méthodologique qui est la sienne, à la lecture de la politique et de la religion, l’essai me paraît osé. Alain Ricard lit l’oeuvre de Nestor Zinsou – écrivain togolais, ancien directeur de la Troupe nationale, réfugié politique en Allemagne –, en utilisant les concepts forgés depuis des années dans sa lecture de Wole Soyinka (Prix Nobel, 1986). Tous deux ont grandi dans le monde des cultes yoruba, des églises africaines, et ont connu les coups d’État militaires.

Les positions théoriques de Wole Soyinka (cosmopolitisme, « indigénisme », anti-totalitarisme) voient leur efficacité testée dans cette lecture de l’oeuvre de Nestor Zinsou : la francophonie est-elle cosmopolite ? Le christianisme peut-il s’inculturer ? Comment le poète peut-il être citoyen ? En somme, l’auteur souhaite lire et comprendre Nestor Zinsou à travers Wole Soyinka, contre lui parfois, et montrer ainsi la force et la cohérence de leurs oeuvres qui affrontent la confusion de notre monde.

Le plan suit grosso modo un ordre chronologique : l’ouvrage passe en revue les oeuvres de ces deux écrivains en fonction de périodes déterminées. Pour Wole Soyinka : l’aventurier, le professeur et le Prix Nobel ; pour Nestor Zinsou : l’étudiant, le directeur et l’exilé.

Alain Ricard est directeur de recherche émérite au CNRS dans le laboratoire « Les Afriques dans le monde » – LAM (CNRS – Université de Bordeaux – Institut d’études politiques). Son dernier livre, Le Sable de Babel : traduction et apartheid (CNRS Éditions, 2011), est une réflexion sur le statut des textes dans l’Afrique de la discrimination linguistique. Il a reçu en 2002 le prix de la Fondation Alexander von Humboldt pour ses travaux sur les littératures de l’Afrique et appartient au comité de rédaction de la revue Black Renaissance Noire (New York University).

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