Je me suis retrouvé le 14 février 2019 seul représentant du Togo au 25e Salon International de l’Education et de la Lecture à Casablanca, Maroc. Un salon impressionnant où je vis flotter le drapeau togolais dans les allées. Il n’y avait aucun éditeur togolais sur place, aucun officiel, mais juste un écrivain, moi, venu de Lomé pour un débat entre les relations Maghreb-Afrique Noire.
En compagnie de mon vieil ami, l’anthropologue Bouazza Benachir et du poète franco-béninois Barnabé Laye, nous avons tenté de parler de ce sujet délicat. J’ai toujours tenu pour problématique l’arabisation du Maghreb. Je considère que l’histoire des Maures, des Berbères, bref des populations subsahariennes noires au Maghreb est de plus en plus effacée. L’Histoire a fait du Maghreb un territoire arabisé, islamisé. Mais en-at-il toujours été ainsi? L’esclavage arabe aussi est et demeure un tabou. Un homme dans la salle m’a demandé de lui citer les éléments qui fonderaient l’africanisé du Maghreb. J’ai refusé e me prêter au jeu. Je sais que les identités se construisent. Des Berbères sont devenues arabes, pourquoi pas. Il suffit de décider de ce qu’on est . Sauf qu’à long terme, l’Histoire peut nous rappeler ce que nous avons été. Ne jamais avoir peur de se penser mosaïque!