La grandeur de la pensée na pas de limite dans les territoires de lémotion. Cest donc vrai que toute la beauté du rêve tient dans léloge dun lieu non atteint

Je prends lhabitude, avec le nouveau recueil de poésie de Gabriel Okoundji, de marrêter souvent pour méditer. Au matin de la parole, les sentences poétiques dOkoundji prennent la forme de réflexions sur le rapport de lhumain à la vie. Celle-ci ne serait pas un don, mais une offrande, « une offrande pour lhomme, mais aussi pour le pétale, mais aussi pour loiseau
».
La parole oblative du poète provoque le lecteur : « le nom est lautre visage de lêtre : il crée lHomme/le révèle et détient ses secrets/ Qui osera lobjecter ? »
Pas moi, en tout cas, qui cherche mon visage dans celui que les mots dessinent à fleur de poésie. Si vous voulez retrouver cette impression que vous connaissiez le visage du monde avant que de naître au monde, cheminez dans la parole du poète Tégué. Rafraîchissant et toujours aussi
initiatique. »
Gabriel OKOUNDJI, Au matin de la parole, éd. Fédérop, 2009, 14 euros.