Jouera, jouera pas? Et si les Togolais faisaient la grève du foot cet après-midi? Je m’étais juré de ne plus me mêler des histoires de foot, mais les péripéties des Eperviers au Mondial 2006 me valent tellement de moqueries de la part de mes amis, que je me sens obligé de me dédouaner. Certes, je n’aime pas le foot, comme d’autres n’aiment pas le théâtre ou les femmes, mais je sais ce que représenterait une victoire de leur équipe nationale au Mondial pour la plupart des Togolais…
Jouera, jouera pas? Et si les Togolais faisaient la grève du foot cet après-midi? Je m’étais juré de ne plus me mêler des histoires de foot, mais les péripéties des Eperviers au Mondial 2006 me valent tellement de moqueries de la part de mes amis, que je me sens obligé de me dédouaner. Certes, je n’aime pas le foot, comme d’autres n’aiment pas le théâtre ou les femmes, mais je sais ce que représenterait une victoire de leur équipe nationale au Mondial pour la plupart des Togolais: la revanche des petites gens sur la logique du plus fort, mais surtout leur honneur redoré, eu égard au comportement inqualifiable des dirigeants du foot togolais. Quand la Côte-d’Ivoire a quitté l’aventure, elle a été salué par la presse internationale. Parce que, dit-on, une victoire au Mondial eût été un plus pour un pays coupé en deux par la guerre civile. Illusion comique, certes, mais illusion respectable. La victoire de la France au Mondial en 1998 a pu faire croire que le racisme allait disparaître du paysage hexagonal, alors une guerre civile, en cas de victoire au foot, vous imaginez…
Les Togolais au Mondial, tout le monde s’en souviendra, à commencer par un certain Afanou, mon voisin à Bordeaux, qui a toujours refusé de rejoindre la sélection nationale. Avec le recul, on se dit qu’il est le seul à avoir anticipé la catastrophe. Mais puisque le vin est tiré, il faut le boire jusqu’à la lie. Voilà, c’est dit, et pour la première fois depuis l’ouverture de ce Mondial, je vais m’assoir devant la télé cet après-midi, et le coeur serré, soutiendrai ces sacrés Eperviers dont j’admire quand même le culot, la volonté de manifester si bruyamment leur mécontement face à la médiocrité constance des dirigeants du footbal au Togo. Comme dirait Adebayor, « le Togo, ça a été toujours comme ça ». Faut-il en rire ou en pleurer? Tous à vos signes de croix et fétiches, pour l’honneur des pieds nickelés!