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David Ndachi Tagne, Les amours fantômes, CEDA, 2004.
Que voulait donc montrer David Ndachi Tagne ? Cest la question que le lecteur se pose après avoir refermé ce roman, le deuxième du journaliste camerounais. Livre énigmatique dès le titre, Les amours fantômes déroule son intrigue au fil des pages, sans jamais révéler son fil conducteur. Un peu comme un fantôme, dailleurs. Mais malgré tout, une impression trotte dans lesprit : lauteur semble vouloir accorder des circonstances atténuantes à la polygamie. En tout cas, la fin du récit laisse croire que David Ndachi Tagne cherchait à tout prix un moyen de justifier le fait quun homme puisse officiellement avoir deux femmes. Et voilà comment Senfo , le héros, ex-père de famille modèle se retrouve avec une deuxième femme, et la première curieusement consentante, alors quon était parti sur un mariage fictif pour une cause bien précise. Les amours fantômes du personnage principal ont donc fini par prendre corps. La logique et la cohérence de lhistoire en prennent quand même un coup. Lhistoire que raconte le roman est celle de ce jeune chef de famille, qui se retrouve empêtré dans une histoire de meurtre. Accusé davoir assassiné un homme, avec la complicité dune fille quil avait suivi un soir à la sortie dun cabaret. Il sen tire heureusement innocent au terme dun procès qui aurait pu être plus palpitant si le récit était plus équilibré.
Les premières phrases du roman ont pourtant le don daiguiser lappétit du lecteur. Le style alerte du début nétonne pas. Lauteur, peu fier détrenner une expérience de près de trente ans comme chef de la rubrique « Culture » du journal Cameroon Tribune est une plume expérimentée, doublée dun cursus universitaire reconnu dans le champ de la littérature africaine. Connaissant ainsi lauteur, on sest donc lancé dans ce minuscule roman dune centaine de pages, avec la conviction dy trouver quelque chose de mémorable. Le style alerte nest malheureusement pas constant et lon a ensuite du mal à progresser dans la lecture. Finalement, au terme de lexercice, on ne peut pas dire que Ndachi Tagne ait écrit là son meilleur livre. Mais je me trompe peut-être, il n’est plus là pour en débattre avec moi, dommage!