L’homosexualité, une nouvelle religion?

camer_0.jpghomo_0.jpgJ’écoutais RFI (la radio qu’on déteste en Afrique, épisodiquement, et qu’on écoute régulièrement), donc j’écoutais cette radio ce matin, quand je suis tombé sur un reportage sur l’homophobie à travers le monde. Et là, de la bouche d’un militant des droits de l’homme camerounais, j’appprends que certains auraient peur, au pays de Paul Biya et de William Eteki Mboumoua, des homosexuels, parce qu’ils sont censés propager une nouvelle religion. Laquelle?

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camer_0.jpghomo_0.jpgJ’écoutais RFI (la radio qu’on déteste en Afrique, épisodiquement, et qu’on écoute régulièrement), donc j’écoutais cette radio ce matin, quand je suis tombé sur un reportage sur l’homophobie à travers le monde. Et là, de la bouche d’un militant des droits de l’homme camerounais, j’appprends que certains auraient peur, au pays de Paul Biya et de William Eteki Mboumoua, des homosexuels, parce qu’ils sont censés propager une nouvelle religion. Laquelle? Personne ne sait, sinon que tout cela relève de suppositions liées à la superstition, à une conception désagrégée de la sexualité en Afrique, suite aux mutations et rencontres civilisationnelles, et d’un tissu d’incompréhensions tenaces.
L’homosexualité comme religion? Même Sami Tchak n’y avait pas pensé, dans son article « Le porno en Afrique Subsaharienne », paru dans le Dictionnaire de la pornographie (PUF, pp. 16-21) dans lequel il analyse rapidement les mutations sexuelles minoritaires en cours dans cette partie du continent.vatican_0.jpg Comment peut-il en être autrement, lorsque même la métaphore biblique sur l’homosexualité n’attribue pas aux « sodomites » un quelconque prosélytisme religieux, sinon une tendance à la déparavation dont la conséquence directe a été la punition divine. Mais bon, depuis plusieurs décennies, dans les caves du Vatican, cette histoire de « punition divine » ne fait plus rire les prêtres homosexuels!
Il faut dire que le Cameroun tient l’actualité quant au sujet. Il y a 2 ou 3 ans, je crois, deux hommes s’étaient présentés à la mairie de Yaoundé ou Douala pour demander qu’on les unisse par les liens du mariage civil; l’affaire avait fait couler beaucoup d’encre, puisque le maire n’avait jugé bon répondre à la « provocation » qu’en faisant intervenir les policiers. Récemment encore, le directeur de publication du journal La Météo avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir publié dans ses colonnes le nom d’un ministre sur une liste d’homosexuels présumés. Dans la foulée, plus d’une dizaine de plaintes en diffamation ont été déposées devant le tribunal de Yaoundé contre des journaux qui ont publié, pour soutenir leur collègue, les noms de plusieurs dizaines de personnalités politiques, religieuses, artistiques ou sportives camerounaises accusées de « déviances » homosexuelles. Rappelons qu’au Cameroun, les rapports sexuels entre personnes du même sexe constituent un délit puni de six mois à cinq ans de prison et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs CFA (30 à 300 euros). Seulement, diraient les plus homohobes!

Evidence des temps, l’homosexualité ne peut plus être perçue comme un mythe en Afrique. même moi je l’ai cru longtemps, jusqu’au jour où je suis tombé sur l’évidence qui me pendait au nez, lorsque j’ai surpris une de mes meilleures amies, dramaturge africaine célèbre, en train de draguer ma copine de l’époque, dans un festival à Cotonou. On a beaucoup ri de l’histoire, nous sommes restés amis, et moi j’ai beaucoup découvert des stratégies des homos en Afrique pour survivre à un environnement hostile, stratégies dont je parle un peu dans mon roman Cola cola jazz, à travers le personnage de la dame Omoneh.

Filalement, je suis d’accord avec le président de l’ONG Alternatives Cameroun, le sociologue Charles Gueboguo, que j’ai écouté sur RFI (vous savez, cette radio…) et dont je vous invite à lire une interview sur le lien en bas. Et si l’homophobie, au Cameroun comme ailleurs, n’était en définitive que la religion de l’inculture? Un manque de culture notoire à soigner. Et si les Camerounais relisaient un tant soi peu le classique de l’ancien Secrétaire général de l’OUA, Willimam Eteki Mboumoua, Démocratiser la culture (Ed. Clé, Yaoundé, 1974)? Je sais qu’il y a des gens qui vont me demander pourquoi je fais, par deux fois, allusion à ce monsieur Eteki, je ne leur répondrai pas!

http://v2.e-llico.com/article.htm?rubrique=actu&articleID=13282

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