
Malgré la petitesse du volume (86 pages), son récit possède l’allure d’une de ces histoires dont raffolent les amateurs de séries kilométriques. Je n’invente pas la remarque, puisque à la page 67, l’auteur se confesse, à travers la voix d’une narratrice: « De plus en plus, dans nos sociétés, la vie de couple perd sa valeur traditionnelle pour s’apparenter à ces fictions brésiliennes qui désormais envahissent nos écrans de télé et malheureusement, phagocytent la mentalité de bon nombre de jeunes gens. » Jonas aime Mira, mais cette dernière est une salope luxueuse, aux comportements de veuve noire. Elle tient cela de famille, sa mère avant elle avait collectionné les hommes et le fric des feux maris. Un jour, Jonas survit miraculeusement à un étrange empoisonnement, et découvre le pot aux roses grâce au travail d’un détective, dont on ne cerne pas bien les méthodes. Il décide de rompre. De ruptures en retrouvailles, toute l’histoire du duo est ponctuée de développements façon série brésilienne, justement… Nos héros se promènent à Malabo, Singapour…On est pourtant dans une nouvelle de Steve Bodjona, qui joue avec tous les attendus du romantisme, et les retournements surprenants. Mira reviendra, et vous verrez comment elle se vengera. C’est le propre des romances d’être alambiquées, je sais… et de ne pas être piqué des vers! Cela donne une histoire agréable à lire, simple, sans prétention stylistique, même si le choix, en plein milieu du récit, d’une narratrice comme Jeannine n’était pas indispensable. Un auteur omniscient à la Balzac eût suffi, car à la différence des héros, lui ne meurt jamais!
Le récit Les ronces de l’amour est édité aux éditions Continents, une maison dont je salue le courage mais dont je ne partage pas le laxisme quant au travail éditorial. Les auteurs ont le droit aux coquilles et aux fautes, les éditeurs ont le devoir de leur faire réécrire leurs textes, et de faire corriger les fautes par des correcteurs professionnels: c’est la dure loi qui nous frappe tous, écrivains et éditeurs, être des pros dans nos métiers, sans cela à quoi cela servirait-il qu’on collabore ensemble? Bonne semaine à vous, lecteurs!