Le Portugal vu par Zik !

port.jpgJ’ai enfin un peu de temps pour poster le récit de voyage de l’ami Zik au Portugal. Son étonnement devant le côté un peu sous-développé du Portugal, je l’ai connu aussi en 1998, année où je suis allé à Almada pour la première fois. Bonne lecture et bons commentaires à tous et à toutes.

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port.jpgLe Portugal, entre l’Afrique et l’Europe
Vendredi 30 Mai 2008, départ de Libreville à 23hrs, arrivée à Paris vers 5 hrs. Correspondance sans problème de Paris à Lisbonne où nous atterrissons à 8:45hrs le Samedi matin.

Les formalités de police:
Il y a deux files pour passer les formalités: une pour les ressortissants de l’Union Européenne et une autre pour ceux du reste du monde. Mais il ya quelque chose d’intéressant en ce sens que le Portugal ouvre le statut offert aux pays de l’UE, aux ressortissants de tous les pays Lusophones du monde. De ce fait, le Portugal est peut être unique au monde dans le fait qu’il accorde pratiquement aux Angolais, Brésiliens, Mozambicains et Sao-Toméens, les mêmes privilèges d’entrées sur son territoire qu’aux Européens. C’est louable. Ce qui par contre fut moins louable, est qu’il n’y ait eu que 3 fonctionnaires des services de police pour traiter les guichets de la zone « reste du monde ». Et c’est là que le délire commence. Ma compagne et moi passerons 3 heures à faire la queue en attendant d’arriver devant les policiers. J’ai vu une Vénézuélienne demander à être remise dans un avion pour son pays car elle n’en pouvait plus d’attendre au bout de 2hrs. C’est que 3 heures d’horloge seront nécessaires pour « passer la frontière ». Nous sommes au terminal 1, notre correspondance était prévue au terminal 2 à 10:45hrs. Nous n’arrivons au terminal 2 que vers midi. Les agents de TAP, la compagnie aérienne Portugaise, nous apprennent que nos cartes d’embarquement obtenues à Paris pour le vol de 10:45hrs vers Faro ne seraient pas valables sur un autre vol, et que nous devrions retourner chez Air France, nous faire établir de nouvelles réservations et cartes d’embarquement. Evidemment, il n’y a pas de bureau Air France au terminal 2. Il faut attendre le bus, repartir au terminal 1, chez Air France. C’est avec le sourire que les agents Air France nous expliquent que leurs collègues de Tap ne savent pas de quoi ils parlent et que je suis désormais un client de Tap et qu’ils doivent me réserver sur leur prochain vol et me délivrer une carte d’embarquement, et même me payer un repas. Retour donc chez Tap, en compagnie de l’agent Air France, engeulade entre les deux agents jusqu’à l’intervention d’un superviseur qui me demande de tout lui raconter depuis le début. Je perds patience. C’est au bout d’une autre heure de palabre que tout rentre dans l’ordre et nous recevons de nouvelles cartes de la TAP avec pour départ 18hrs. Mais on n’aura pas droit au repas. On paiera de notre propre poche. Nous avons 5 heures à brûler et décidons de faire le tour de Lisbonne en autobus.
La ville de Lisbonne:

Les portugais me sont apparus comme des gens courtois et simples. La première impression que j’ai de la ville est la distance qui la sépare des grandes métropoles d’Europe du genre Paris, Munich, Londres, Madrid, Rome. A Lisbonne, j’ai eu l’impression d’être un peu à Tunis et un peu à Athènes ou Marseille. Comparativement aux standards Européens, Lisbonne m’a paru bien en deçà des infrastructures que l’on retrouve dans les autres grandes villes d’Europe. La ville est charmante mais modeste; sa topographie est faite de collines. Surprise des surprises, à Lisbonne, sur la route allant vers Sintra, il y a des gros nids de poule du type qu’on ne retrouve plus que dans les pays sous développés ou en mal gouvernance. En visitant la ville, je me suis aussi aperçu que le niveau de vie au Portugal n’était pas aussi élevé que chez les voisins d’Europe de L’Ouest. Il y a encore des routes secondaires non goudronnées dans la capitale. L’économie est essentiellement agraire. Il y a très peu d’industrialisation visible (relativement aux voisins). La pauvreté est aussi un peu plus évidente que chez les voisins. Par contre la vie est relativement bon marché. Nous avons mangé dans un bon restaurant pour 8 euro le couvert. L’architecture est de type « coloniale », avec beaucoup de vieille bâtisse; ce qui est charmant. Mais le problème est que les immeubles ne sont pas aussi bien entretenus qu’ailleurs en Europe et la voirie laisse un peu à désirer aussi. En somme, en venant de Paris vers Lisbonne on a l’impression d’entrer déjà un peu dans le tiers monde (terme équivoque, je l’admets). J’ai par contre aimé le « Ponte de 25 de Abril » qui m’a rappelé celui du Golden Gate à San-Francisco. Dans une Librairie du centre ville, je m’aperçois qu’il y ait un bon nombre d’écrivains Lusophones noires dont je n’ai jamais entendu parler. Il y a des posters d’une jeune écrivaine sur tous les murs. Ne parlant pas Portugais, j’imagine qu’elle doit avoir un best-seller sur le marché. Le temps de ce tour de ville et il nous faut repartir vers l’aéroport. Cette fois nous embarquerons sans problème vers Faro.

Albufeira

bar_portugal1.jpgLe vol ne durera que 45 minutes dans cet Airbus. L’aéroport de Faro est régional, mais déjà nous sentons que les choses y sont différentes. Tout le monde y parle Anglais, ce qui nous surprend. Nous en aurons l’explication plus tard. Malheureusement, nos bagages ne sont pas arrivés avec nous. Ils nous seront livrés à l’hôtel. C’est en Taxi que nous nous rendons à notre hôtel, le « Grande Real Santa Eulalia » à Albufeira, à 30 minutes de l’aéroport. Prix de la course 54€. L’hôtel est superbe, perché sur une falaise donnant directement sur l’océan Atlantique. Nous avalons rapidement un repas et nous jetons au lit en regardant le dénouement des primaires Américaines entre Obama et Clinton sur CNN. Il est 23 hrs quand on nous réveille pour nous remettre nos bagages. Tout baigne désormais. Le petit déjeuner est excellent (et est compris dans le prix de la chambre). Il y a là viennoiseries, pain et confitures, fromage, charcuterie, céréales, fruits et yaourts etc.… Attablés, nous remarquons un autre couple de noirs de type Africain Sahélien, un peu plus loin. En allant nous servir, nous tombons nez à nez avec eux. Ne sachant qu’elle langue utiliser, je prononce un « hi » nerveux. Il me répond « how are You? » dans un accent qui trahit le Francophone. Je demande: « Sénégal? », il réplique « no, no Mali, Bamako ». Je lui dis que je suis Gabonais en vacances et il me dit qu’il est lui aussi en Vacances pour 15 jours. Son épouse et lui rendent visite a un ami Malien vivant dans la région. Nous faisons donc connaissance et il s’avère que notre nouvel ami est Colonel et médecin personnel de ATT (Amadou Toumani Touré). Il est en vacance avec son épouse. Le couple nous invite à visiter la ville d’Albufeira en leur compagnie. Ils ont un 4×4 BMW de location. Armée de mon appareil photo, nous allons tous les 4 à la découverte d’Albufeira. La ville est bâtie le long de l’Atlantique. Avec un peu plus de moyens, elle aurait pu être Nice ou Saint-Tropez. La ville est bourrée de sujets Britanniques. On m’apprendra que le sud du Portugal est la destination touristique première des British. Ils sont rois ici. Ceci explique le fait que tout le monde à l’aéroport de Faro parle Anglais. On a croisé des mémés tout en noir, très cliché, du genre qui n’existent que dans les mémoires ou sur les cartes postales, des veuves sans doute. C’est une petite ville sympa, agréable et charmante (mais forcément très touristique) qui offre de splendides panoramas. Je prends de nombreuses photos. Notre ami se propose d’aller nous montrer comment nos « frères » Africains investissent grandement en Europe. C’est ainsi que nous passerons en revu les somptueuses villas de Mbemba le Congolais, de la fille a Dos Santos l’Angolais, du Ministre Angolais de l’Energie et d’un dignitaire Mozambicain dont je n’ai jamais entendu parler. J’immortalise tout cela en photos. Le soir nous allons diner chez le compatriote Malien de notre nouvel ami Malien (les amis de nos amis sont nos…). Ce malien résidant à Albufeira vit somptueusement avec des gouvernantes Portugaises pour s’occuper des enfants, et une très belle femme Algérienne (enfin Beurette). Le repas et l’hospitalité seront excellents. Dans la voiture, sur le chemin du retour, j’ose demander à notre ami ce que fait son ami dans la vie. Notre ami me révèle qu’ils se connaissent depuis le lycée à Bamako et que son ami a quitté tôt l’université pour se lancer dans les affaires en Europe. Il serait dans le « négoce ». J’ai la ferme impression que notre ami ne sache pas très bien qu’elles sont les activités de son ami à la belle femme et maison dans un quartier chic. Mais je change de sujet. Nous passerons le clair de nos vacances en compagnie de ce couple Malien très sympathique. Lundi le 2, nous faisons la grâce matinée. Notre ami Malien nous invite déjeuner dans un restaurant à Tavira, une ville voisine d’Albufeira. Nous quittons la chambre vers 11hrs du matin. Je ferais de nombreuses photos lors de cette excursion. C’est à Tavira que je m’apercevrai que certaines vieilles femmes British vont au Portugal à la recherche de jeunes Portugais. Elles sont dans les cafés et draguent ouvertement les jeunes Portugais. La différence d’âge est trop flagrante. Vous voyez des femmes de 50-60 ans avec des jeunes de 20-25 ans; de quoi peuvent-ils bien parler? Et dans quelle langue? De retour à l’hôtel vers 16hrs, la chambre n’est toujours pas faite. Nous nous changeons et allons rejoindre notre ami et son épouse avec lesquels nous sommes attendus pour aller passer la soirée chez son compatriote Malien. Nous ne pensons pas avoir besoins de l’appareil photo et je le planque dans mon sac de voyage dans le placard. De retour vers 23hrs, la chambre est fraiche, les draps ont été changés, les lits refait. Nous ne remarquons rien de prime abord. Mais comme tous les soirs je vais regarder les photos prises pendant la journée. J’ouvre le placard et tout a été réarrangé. J’ouvre mon sac et le contenu est dessus-dessous. Ma compagne ouvre sa valise, même constat. On a fouille nos affaires. Je suis fou de rage. On fait l’inventaire. Nous avions nos passeports et portefeuilles sur nous. Mais il manque l’appareil photo et des chemises Lacoste que j’avais acheté au free-shop à Paris. Nous nous plaignons à la réception. Comme il est tard on me convoque à 9:30hrs le lendemain. Le lendemain on m’assure avoir interroge les femmes de ménage et on me dit que l’enquête se poursuit. Cette enquête de poursuivra jusqu’au Jeudi, date de mon départ. Le management de l’hôtel aura la décence de m’envoyer une note me souhaitant un bon retour. Mais tous les souvenirs photographiques ayant été perdus, j’ai du me contenter de mon portable comme appareil photo, après la perte de mon appareil.
Réflexions de voyage: Notre voyage a été satisfaisant. Mais l’état du Portugal d’aujourd’hui m’a confondu et confronté à la question suivante: « comment un pays à peine plus développé que certains pays Africains a-t-il pu avoir des colonies en Afrique jusqu’à pratiquement 1980? » Si la France, l’Allemagne paraissent hors de porté des pays Africains en termes de développement, le Portugal est encore largement à notre porté. Les gens sont gentils comme dans la plupart des pays du tiers monde, mais l’efficacité industrielle n’est pas évidente. Pour une capitale Européenne, Lisbonne fait figure de parent pauvre. Sur des critères purement culturels et historiques, le Portugal est merveilleusement riche. Il ya des cathédrales construites sur des mosquées elles mêmes construites sur des temples Juifs. Il ya des vieux forts et châteaux. Mais au 21ième siècle, le Portugal est plutôt pauvre avec une population qui a du mal à joindre les deux bouts. J’ai appris que le pays tirait la majorité de ces revenus du tourisme et des subventions de l’Union Européenne.
Prochaine escale pour nous: Barcelone et Istanbul lors de prochaines Vacances.

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