
Le danger est là, parce que nos députés nourrissent lintention immonde de modifier notre constitution pour, entre autres, prolonger dun an leur propre mandat. Sils le font, ils sont parjures parce que cest pour un mandat de quatre ans que nous les avons élus. Un éventuel mandat de cinq ans pour les députés, si le peuple consulté laccepte, ne pourrait devenir valable et constitutionnel quà partir des élections législatives de 2007. Si la loi permet à nos députés de modifier la constitution, lesprit de la loi leur interdit dêtre parjures en transformant un contrat initial de quatre ans en un contrat frauduleux de cinq ans ; cela ne se fait pas, cest de la tricherie. Et tant quon y est, pourquoi ne saccorderaient-ils pas un mandat supplémentaire par simple modification de la constitution ? Et pourquoi, sur cette belle lancée, ne se proclameraient-ils pas députés à vie par simple modification de la constitution ? Le danger est là, parce que nos députés, payés pour légiférer, naccepteraient pas, aujourdhui encore, de voter les lois sans bakchichs lourds payés par le gouvernement, sur le mode immoral hérité du régime défunt. Le danger est là, parce que dans la nuit du 20 au 21 juin 2006 un groupe de députés a tenté dacheter à 50.000.000 francs CFA un membre influent de la société civile, a tenté de lacheter pour le rallier avec les siens à limmonde cause de la révision crapuleuse de la constitution et à linfecte cause de la libération sans jugement du patron de la SONACOP SA. Le danger est là, parce que, pour des raisons inavouables, nos députés entendent punir le Chef de lEtat. Quils punissent donc tout le monde, y compris le Dr Boni Yayi si le cur leur en dit. Mais, de grâce, pas au détriment du Président de la République, élu du peuple et de la République. Mais, de grâce, pas au détriment de la constitution, propriété du peuple et de la République.
Et parce que notre constitution nest pas un instrument de punition aux mains de députés revanchards et frileux pour leur mandat et qui sen vont être parjures après avoir signé un pacte diabolique avec les suppôts sataniques de limpunité destructrice de la République, et parce que notre République ne peut plus être livrée aujourdhui à un pouvoir législatif truffé de personnages douteux dont on se demande quelle foi et quelle loi les guident, et parce que nous sommes le peuple, le cas échéant, nous marcherons sur le parlement, conformément au droit que nous en donnent et au devoir que nous en font les articles 65 et 66 de notre constitution en cas de coup de force quelconque. En termes très précis, le droit et le devoir de faire appel à tous les moyens pour rétablir la légitimité constitutionnelle (art. 66).
Et cest le cas lorsque nos députés trichent sur la durée constitutionnelle de leur mandat, volent au secours des présumés complices de crime de sang, appellent à la libération sans jugement de ceux qui pourraient avoir des comptes à rendre à la justice au sujet de lusage frauduleux quils ont fait dun bien important du peuple tel que la SONACOP. Cest le cas lorsque nos députés rêvent de transformer profondément la nature du régime présidentiel que nous nous sommes donné, parce que le régime semi-présidentiel et son instabilité consubstantielle en nos pays est ce qui conviendrait le mieux à leurs appétits surdimensionnés, à leurs envies de magouilles et de tripatouillages sans fin.
Sil faut marcher sur le parlement pour en déloger tricheurs, parjures et autres amuseurs publics afin de mettre fin à la chienlit, nous le ferons. Cest, du reste, en toute légalité et constitutionnalité que le peuple béninois marchera sur son parlement pour sauver sa République et sa démocratie.