Alors qu’au Ghana, les fans du football semblent se délecter d’une compétition riche déjà de 57 buts marqués, au Kenya Les violences post-électorales, depuis le 27 décembre, ont fait plus de 900 morts et jeté sur les routes plus de 250 000 personnes fuyant les affrontements. Entre une Afrique qui jubile et une autre qui tue, nous avons tous fait le choix de leuphorie, du nationalisme exacerbé et de la propagande de soi. 900 morts, c’est plus que la totalité de toute les délégations des 16 équipes présentes au Ghana et de leur encadrement technique.
Ghana 2008 rappelle étrangement une autre compétition internationale de football : la coupe du monde de 1994 aux États-Unis qui se déroulait en même temps que le massacre de plus de 800.000 rwandais.
La Confédération Africaine de Football, pour se donner plus de crédit aujourd’hui, a besoin d’un engagement politique fort auprès de cette Afrique qui souffre. Pour cela, elle doit, au début d’un match de demi-finale ou de finale, demander à des stars comme Samuel Etoo ou Didier Drogba, aimés de tout le peuple africain, de délivrer un message de paix.
Oumar SALL