Les artistes ont souvent des envies de rupture, c’est normal, l’art est une dynamique, un territoire mouvant où le pari essentiel a pour nom transgression, dépassement technique. Le plasticien togolais jusque-là connu sous le nom Cham est au nombre de ceux-là qui tentent de se renouveler, pour rester fidèle à l’exigence de se surprendre soi-même. A ce titre, son exposition actuelle à l’Institut Goethe de Lomé apparaîtra comme une double rupture. Le changement de la signature de l’artiste nous a d’abord tous surpris, au point de provoquer la confusion. Il signait ses oeuvres Cham, désormais il les signe de son beau patronyme éwé, Wonanu (traduction libre: celui qui réalise/accomplit des choses?). Rupture identitaire? Je ne saurais me prononcer, excepté sur le fait que pour beaucoup de visiteurs, en privé, Wonanu reste Cham, à moins que ce dernier, ou l’autre ne coupe la patate en deux en signant Wonanu Cham. Reste à savoir si le public a son mot à dire dans cette transgression du nom qui s’apparente à une recherche personnelle de positionnement. Pour avoir connu le même désir artistique de la nomination impeccable, je devine ce qui se passe dans la tête de l’artiste! Mais qu’il se rassure, par-delà le nom, il y a la marque de fabrique de l’oeuvre, signature autrement plus redoutable puisqu’elle révèle jusque dans les détails intimes la vraie personnalité du créateur.
Et c’est justement sur ce terrain-là que j’ai été conquis; dérangé et conquis. L’exposition porte un titre simple, « Eldorado », mot très évocateur emprunté à l’espagnol. Le mot désigne, dans son acception courante un territoire qui fait rêver, un territoire mythique couvert d’or. L’ailleurs donc, toujours plus accueillant que le chez-soi merdique, frustrant. Il y a quatre mois de cela, j’avais visité l’atelier de l’artiste, et observé quelques tableaux que je trouvais déjà très différents de ceux de 2012, un brin marqués par un académisme rendu discret, grâce au travail conscient d’allègement du dessin. En cinq ans, la touche a évolué, et le travail numérique dont il s’est toujours prévalu apparaît nettement enfin. L’eldorado de Wonanu n’a pas toujours les couleurs chatoyantes du métal précieux. Dans un collage précis, la palette des couleurs surgit du mélange des matériaux qui font la toile: composantes électroniques diverses, photos montées découpées et recollées. Résultat surprenant, comme l’exprimait une visiteuse à mon endroit: « ce n’est pas ainsi que j’imaginais l’eldorado, les couleurs sont ternes ». Vrai et faux. En réalité, il y a une transition des couleurs chez l’artiste. Les tableaux comme « Chakra de l’énergie vitale », « La perpétuelle gloire de l’amour », ou encore « La diaspora » portent encore les marques du renouvellement des couleurs qui marquaient les œuvres de 2015, rouge, bleu et jaune or dominent le trait. Les mêmes couleurs, le peintre les atténuera pour illustrer le propos: tous les eldorados n’ont peut-être pas la couleur du paradis? J’interprète. Je peux me tromper. Les composantes électroniques aussi ont leur propre couleur, et dessinent des silhouettes d’hommes éparpillés sur la planète, en face de détroits serrés, de paysages inquiétants, pas toujours rassurants. L’eldorado, dans la tête des silhouettes, ressemble à quoi? Les tableaux de Wonanu interrogent les rêves portatifs de l’humanité migrante. Ils sont à découvrir à l’Institut Goethe de Lomé du 20 janvier au 05 février 2016.
la transgression. c’est important d’être subversif pour se forger une identité dont le capital symbolique semble compliqué à trouver lorsqu’on dans le champs restreint de la production. Ainsi Wonanu tente t-il de se hisser au faîte du landerneau des plasticiens Togolais. Nous y serons pour la découverte….Merci cher prof pour l’analyse de comparatiste
la transgression. c’est important d’être subversif pour se forger une identité dont le capital symbolique semble compliqué à trouver lorsqu’on se trouve dans le champs restreint de la production. Ainsi Wonanu tente t-il de se hisser au faîte du landerneau des plasticiens Togolais. Nous y serons pour la découverte….Merci cher prof pour l’analyse de comparatiste
Lorsque les points d’intérrogations naissent à foison autour de l’oeuvre de l’artiste, autour du système de fonctionnement de son entreprise, autour de lui-même: son identité, ses pensées, ses intentions…, c’est en cela même que survient le dynamisme de son travail. Dès lors, sa personnalité acquièrt une sorte de force, force agissante lui permetant à mieux drâguer le public. Le blogueur a consacré cet article à l’artiste Wonanu car il fut intrigué en analysant l’exposition de ce dernier. J’avoue que c’est par cet article que je decouvre l’artiste et c’est là justement le dynamisme des questions autour de l’oeuvre qui participent à l’élargissement de l’envergure du créateur. Le sociologue des arts sait bien que si Cham quitte la scène pour donner place à Wonanu, cela est loin d’être un fait gratuit. Déjà, il y a là une intension originelle, celle de l’artiste que nous jugeons de particule parce que finalment c’est un acte ouvert à une pluralité d’interprétations possibles. Le changement du nom d’artiste a mon humble avis n’est pas un probleme en soi. L’éssentiel c’est la valeur de l’oeuvre qui suscite ou non l’envie de connaitre l’artiste qu’il soit Cham ou Wonanu. Cependant, on peut se demander si cette révolution nominale est-elle signe d’une révolution dans l’activité de notre artistes?
S’il ya certes des écoles d’arts il y aurait donc lieu de parler de principes plus ou moins standard pour la production artistique. Est-ce la raison pour parler de transgression chez l’artiste? Je m’abstiens de me prononcer et préfère de parler plutôt de créativité ou d’innovation. L’art est un domaine vivant, très actif articulé par la potentialité talentueuse de l’artiste. C’est, je crois, cette disposition naturelle conditionnant la créativité qui permet à Cham de se métamorphoser en Wonanu et présenter ses oeuvres sur de nouvelles techniques surprénantes. En fait, la question trouve sa raison d’être chez ceux qui ont habituelement accès aux productions de notre chèr artistes parce que si, par exemple, ses oeuvres actuelles sont celles que je découvre pour ma première fois, je ne peux que me contenter de présenter exclusivement mes impressions par rapport à celles-ci et non établir un lien avec celles précédentes puisque je n’en ai aucune notion. Et si Balak cette découverte m’imprèsionnait autant, j’aurai l’envie de mieux connaitre l’artiste d’où je me rendrai compte de ses oeuvres anterieures où il signait Cham. Ainsi je pourai voir en quoi les nouveaux tableaux sont novateurs en soi et non parler de de transgression.
Je crois que l’artiste ne doit pas forcement se subordonner à un model type ou habituel de production sinon pourquoi parler d’inventivité. Ceci n’est pas à confondre avec la question d’orginalité de l’artiste qui serait la singularité typique qui caractérise son travail.
C’est alors raisonable que le blogueur, mon professeur, soit dérangé et conquis par les différentes manipulations, les nouvelles techniques que Wonanu a mis en exergue. C’est son talent, sa capacité d’inventer et de s’attirer d’attention!!!
Merci professeur pour vos réflexions qui nous aident à rompre nos silences et à gravir plus ou moins l’échelle de la maturité intellectuelle.
« Et si jamais… » j’allais dire et non « Et si Balak… » SVP!!! Merci.
Lorsque les points d’intérrogations naissent à foison autour de l’oeuvre de l’artiste, autour du système de fonctionnement de son entreprise, autour de lui-même: son identité, ses pensées, ses intentions…, c’est en cela même que survient le dynamisme de son travail. Dès lors, sa personnalité acquièrt une sorte de force, force agissante lui permetant à mieux draguer le public. Le blogueur a consacré cet article à l’artiste Wonanu car il fut intrigué en analysant l’exposition de ce dernier. J’avoue que c’est par cet article que je decouvre l’artiste et c’est là justement le dynamisme des questions autour de l’oeuvre qui participent à l’élargissement de l’envergure du créateur. Le sociologue des arts sait bien que si Cham quitte la scène pour donner place à Wonanu, cela est loin d’être un fait gratuit. Déjà, il y a là une intension originelle, celle de l’artiste que nous jugeons de particule parce que finalment c’est un acte ouvert à une pluralité d’interprétations possibles. Le changement du nom d’artiste a mon humble avis n’est pas un probleme en soi. L’éssentiel c’est la valeur de l’oeuvre qui suscite ou non l’envie de connaitre l’artiste qu’il soit Cham ou Wonanu. Cependant, on peut se demander si cette révolution nominale est-elle signe d’une révolution dans l’activité de notre artistes?
S’il ya certes des écoles d’arts il y aurait donc lieu de parler de principes plus ou moins standard pour la production artistique. Est-ce la raison pour parler de transgression chez l’artiste? Je m’abstiens de me prononcer et préfère de parler plutôt de créativité ou d’innovation. L’art est un domaine vivant, très actif articulé par la potentialité talentueuse de l’artiste. C’est, je crois, cette disposition naturelle conditionnant la créativité qui permet à Cham de se métamorphoser en Wonanu et présenter ses oeuvres sur de nouvelles techniques surprénantes. En fait, la question trouve sa raison d’être chez ceux qui ont habituelement accès aux productions de notre chèr artistes parce que si, par exemple, ses oeuvres actuelles sont celles que je découvre pour ma première fois, je ne peux que me contenter de présenter exclusivement mes impressions par rapport à celles-ci et non établir un lien avec celles précédentes puisque je n’en ai aucune notion. Et si jamais cette découverte m’imprèsionnait autant, j’aurai l’envie de mieux connaitre l’artiste d’où je me rendrai compte de ses oeuvres anterieures où il signait Cham. Ainsi je pourrai voir en quoi les nouveaux tableaux sont novateurs en soi et non parler de transgression.
Je crois que l’artiste ne doit pas forcement se subordonner à un model type ou habituel de production sinon pourquoi parler d’inventivité. Ceci n’est pas à confondre avec la question d’orginalité de l’artiste qui serait la singularité typique qui caractérise son travail.
C’est alors raisonable que le blogueur, mon professeur, soit dérangé et conquis par les différentes manipulations, les nouvelles techniques que Wonanu ad mis en exergue. C’est son talent, sa capacité d’inventer et de s’attirer d’attention!!!
Merci professeur pour vos réflexions qui nous aident à rompre nos silences et à gravir plus ou moins l’échelle de la maturité intellectuelle.