« Facilitation” au Togo, élections en RDC: parlons-en!

dialogue_0.jpgJ’ai tenté de suivre jusqu’au bout les phases du nouveau dialogue national au Togo. Parce que j’y croyais. Pour la première fois, j’ai tenté de croire à la possibilité réelle pour la clase politique togolaise de tirer les leçons de ses erreurs du passé.

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dialogue_0.jpgJ’ai tenté de suivre jusqu’au bout les phases du nouveau dialogue national au Togo. Parce que j’y croyais. Pour la première fois, j’ai tenté de croire à la possibilité réelle pour la clase politique togolaise de tirer les leçons de ses erreurs du passé. Mais à peine ce dialogue a-t-il montré des signes de divergences entre les trois grands partis de l’opposition, que certains esprits, par le biais de sites Internet de la diaspora, ont tenté, une fois de plus de diaboliser un camp au détriment de l’autre. Ainsi a-t-on pu lire un peu partout que le chef d’orchestre désigné du Dialogue, l’avocat Agboyibor serait un juriste clochardisé (sic) qui n’a qu’une envie, prendre la place d’Edem Kodjo, l’actuel Premier Ministre.

A ce stade de raisonnement, si l’on ne crie pas à la désinvolture intellectuelle des donneurs de leçon, il faut constater leur parti pris qui manque terriblement de finesse. Voire lire dans leur démarche une tentative de manipulation de l’opinion togolaise, lassée par tant de mensonges sur les vertus supposées des uns et le machiavélisme des autres. Il y a des jours où je me demande ce que cachent les raisonnements de certains politologues togolais, qui semblent oublier que toute prise de pouvoir est un enjeu politicien, dont les peuples ont toujours fait les frais. La preuve, quand il s’est agi de choisir un « facilitateur » (joli terme qui dit la nécessité du rendement) pour avancer et trouver une solution finale au dialogue national, l’unanimité s’est faite autour d’un nom, en l’occurrence celui de Blaise Compaoré, président deblaise_0.jpg la République du Burkina Faso, homme politique et voisin madré auquel nous avions déjà eu recours par le passé, et que tous les partis politiques connaissent et fréquentent depuis des lustres. Une fois de plus, personne n’a demandé son avis au Togolais de base, qui, on l’imagine, doit être content que ce soit Compaoré qui vienne nous « faciliter » les choses. Et personne, comme de bien entendu, ne s’est étonné pourquoi à la place d’une facilitation, nul n’a songé à l’organisation d’un référendum populaire sur le projet de base d’accord politique des partis présents au dialogue. La bénédiction des uns aurait-elle plus de valeur que la sanction des autres? Bonne chance à Blaise Compaoré, qui a plus d’un tour dans son sac, oh ça… mais si jamais la facilitation échouait, nous savons maintenant qu’il faudra faire appel au peuple pour trancher cette histoire qui ressemble terriblement à un partage de pouvoirs sans cesse différé!

congo_0.jpgCe dimanche, la RDC joue son destin une fois de plus. Faire parler, non plus les armes, mais la volonté des populations de ce pays, quelle avancée. L’idée que ces élections se déroulent enfin est un pari insensé que je b’aurais pas tenu il y a encore quelques mois. Et pourtant, nous y sommes, malgré les violences inévitables, malgré l’état catastrophique du pays et la misère au quotidien qui frappe les populations de certaines zones occupées. La RDC va voter, je ne sais pas si vous voyez l’importance d’un tel acte pour le pays lui-même et pour nous tous, les autres Africains, empêtrés dans nos bricolages d’un autre âge. Et qu’on arrête de me dire que la RDC regorge de richesses minières! Regorge-t-elle aussi d’esprits chevaleresques, prêts à a accepter la sanction populaire, quelle qu’elle soit? De Joseph Kabila et sa plate-forme politique de 31 partis, à Jean-Pierre Bemba, en passant par Azarias Ruberwa, Nzanga Mobutu, fils aîné du feu maréchal, Guy-Patrice Lumumba, fils cadet du célèbre Lumumba, et Justine Mpoyo Kasa-Vubu, fille du premier président du Congo indépendant, sans compter les 27 autres candidats dont certains sont totalement inconnus du grand public (on parle même d’un candidat blanc !), qui l’emportera à l’issue du 2e tour? Dans tous les cas, il fallait passer par là un jour, et ce jour tant entendu arrive enfin. Que Dieu bénisse la RDC, parce que ça ne va pas être de la tarte !

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