Dieudonné:putain de foot, putain de politique!

niangouna_web.jpgAu Tarmac de la Villette à Paris, se joue actuellement une pièce du congolais Dieudonné Niangouna, Banc de touche. Fort, cinglant, jouissif, ce texte utile et déjanté est servi par les comédiens de la compagnie Les Bruits de la Rue. Je suis sorti du théâtre avec l’envie d’aller chercher Zizou et de revenir voir la pièce en sa compagnie.

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niangouna_web.jpgAu Tarmac de la Villette à Paris, se joue actuellement une pièce du congolais Dieudonné Niangouna, Banc de touche. Fort, cinglant, jouissif, ce texte utile et déjanté, mis en scène par l’auteur, est servi par les comédiens de la compagnie brazzavilloise Les Bruits de la Rue. Sur la route qui me mène à Ouaga, j’ai fait une halte vendredi soir à Paris, grand bien m’a pris. Je suis sorti du théâtre ébloui, avec l’envie d’aller chercher Zizou et de revenir voir la pièce en sa compagnie. Le destin de Petit Piment, l’emblématique joueur mis en scène dans ce drame, bascule le jour de la finale de la Coupe des Nations. Son entraîneur refuse de l’aligner, pour se venger d’une humiliation personnelle: le buteur est devenu, entre-temps, l’amant de sa femme… Oh! Et comme les supporters, lorsqu’ils défendent un joueur expriment aussi toujours leurs propres frustrations, surtout dans les pays où l’on construit des stades et pas des hôpitaux, la protestation dirigée contre l’entraîneur cocu dégénère rapidement. L’art de botter en touche, mais avec la densité qui sied à des gens qui ont des choses à dire.

dieudonne_0.jpgJe ne peux pas tout vous raconter. Mais deux séquences de jeu m’ont marqué dans la pièce : le monologue rageur et vindicatif d’un supporter fou de douleur, qui veut à la fois son Petit Piment et du pain, et la scène finale, simple poétique, qui se passe dans l’au-delà: même morts, les amoureux du foot continuent de s’informer des scores de leurs équipes favorites. Putain de foot, putain de politique!

Entre nous, j’ai promis à la directrice du Tarmac de la Villette, Valérie Baran, que j’enverrai tous mes amis voir la pièce, alors si vous avez ne serait-ce que deux heures de libres dans votre emploi du temps, si vous habitez Paris ou avez l’occasion d’y passer entre le 11 et le 29 juillet, courez prendre une place sur le banc de touche pour voir comment le ballon, ce « putain de boulet » n’a pas fini de tourmenter la vie des honnêtes gens. N’oubliez pas de dire à Valérie que vous venez de ma part, dites-le et vous comprendrez pourquoi!

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