
Techniquement, rien à dire, lartiste connaît sa caméra. Cest ailleurs que la beauté du film saute aux yeux. Primo, dans cette façon de rendre le visage réel de Ndjamena, un espace qui se veut ville mais nest quun projet de ville, un espace où les sentiments des hommes sont difficiles à cerner, à cause de lhéritage de la guerre civile tchadienne, lune des plus longues et des plus violentes du continent. Secundo, lhéritage : notion complexe, abstraite, moteur du film. Atim, le jeune homme qui veut venger son père, découvre vite que lassassin de ce dernier est tout aussi victime que lui de labsence totale dhéritage dans un pays où lamnistie des criminels signifie plus le désarroi des hommes face à lhistoire que leur volonté de protéger de soi-disant privilégiés. Mais le film suit le projet de vengeance jusquau bout
et cest la chute qui vous ravira, je ne peux malheureusement pas vous en dire plus.
Une seule recommandation, allez voir Daratt, offrez-vous ce plaisir pour terminer 2006 en beauté.
A lire également lexcellent article du Monde :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3476,36-849476,0.html?xtor=RSS-3476
et linterview du cinéaste par Olivier Barlet :
http://www.africultures.com/index.asp?menu=affiche_article&no=4681