Jour : 12 mai 2006

SOKEY EDORH : LATERITE SUR DESERT TENTACULAIRE

sokeyportrait_01.jpg« Le désert s’étend, mon désert s’étend. L’horizon de l’espoir est loin de moi. » Ces mots, sous sa plume, m’ont toujours paru relever d’un pessimisme inattendu. Lui si dynamique, si lucide, observateur engagé d’une des dictatures les plus perverses que le continent noir ait enfantées, céderait-il aussi au conformisme ambiant ? À moins d’y voir dans ces propos, chez l’ancien étudiant de philosophie, un écho lointain de Nietzsche, de son cri répétitif dans les Dithyrambes pour Dionysos : le désert croît, malheur à qui recèle des déserts ? Auquel cas le propos, censé éclairer la totalité d’une vision plastique, perdrait sa consonance tragique et rejoindrait l’appel du philosophe à l’artiste : activer les puissances d’innovation contre les forces du chaos, supputer l’espoir autrement. Il me semble que la démarche de Sokey Edorh, son imaginaire depuis des années, obéissent généralement au schéma d’une lutte sans merci contre l’avancée et l’emprise des déserts de l’esprit.