Ces jours-ci, trouver du ciment à Lomé relève de lexploit. Cela fait deux semaines que jen cherche, pour de menues bricoles, même pas lombre dun paquet en vue. À croire que les deux usines de fabrication de ciment au Togo, Wacem et Cimao, sont en rupture de stock. Étrange.


Ces jours-ci, trouver du ciment à Lomé relève de lexploit. Cela fait deux semaines que jen cherche, pour de menues bricoles, même pas lombre dun paquet en vue. À croire que les deux usines de fabrication de ciment au Togo, Wacem et Cimao, sont en rupture de stock. Étrange. De temps à autre, cependant, on aperçoit des camions entiers, remplis du précieux sésame, sortir du pays pour dautres destinations. Ils sen vont au Bénin et au Niger, racontent les Loméens jamais à court dinformation. On parle dun boom immobilier dans ces pays, qui justifierait ces convoyages massifs de la poudre grise.
« No pitié in bizness », comme aurait dit mon cousin Francis. Daccord, mais cest tout de même déprimant de délaisser le marché local pour servir létranger en priorité. Les spéculateurs en profitent, qui proposent la tonne de ciment à 80.0000 CFA, au lieu des 70.000 habituels ! Effarant. Avec la saison des pluies qui vient de démarrer, prions que le ciel ne nous tombe sur la tête. Où trouverait-on du ciment pour reconstruire nos logis endommagés ? À défaut dentraver le commerce, ou dempêcher les milliardaires étrangers de construire des palais à Cotonou et Zinder, peut-être faudrait-il que le gouvernement togolais limite, par décret, le nombre de tonnes de ciment qui prennent la poudre descampette par nos frontières ? Juste une idée.