

J’étais en train de réfléchir aux subtilités des rites de mon peuple et aux possibles stratégies des prêtres traditionnels qui vont dans la fôrêt déterrer la pierre divinatoire, lorque la nouvelle de la nomination de Maître Agboyibor comme nouveau premier ministre à la place d’Edem Kodjo est tombée. Personnellement, j’exprime à ce dernier mes amitiés et mon respect, même s’il est arrivé que je ne n’adhère pas à sa vision des choses, je crois qu’il aura été dans l’histoire politique togolaise un sphinx qui n’a pas fini de nous livrer tous ses secrets. Au fond, pour Maître Agboyibor, en dehors des lobbyies et réseaux inévitables qui l’ont soutenu, je crois que ce qui lui arrive est tout simplement logique. Des geôles du père au service du fils, cet avocat que l’on dit doué aura donc tout connu. Et ce n’est pas lui faire injure que de dire qu’il a mûri, au cours des 16 années d’une lutte pour la démocratie, qui eût parfois l’allure de la course d’un serpent sans tête.
Agboyibor et Faure Gnassingbe ont désormais la charge d’un pays où la médiocrité et l’arrogance sont devenues les qualités du leader, un pays dont les fils et filles éparpillés à travers le monde tiennent des discours bravaches, au lieu d’accepter l’évidence d’un retour sur image pour tenter de comprendre par où l’erreur est arrivée. Dans un monde de plus en plus mondialisé, où les petits pays ne comptent pas, quelle partition pourrons-nous désormais jouer aux yeux des nations prospères? Difficle, oh difficile. L’humilité nous commande désormais de penser qu’à tous les niveaux de responsabilité, nous sommes les fondés de pouvoir d’un peuple qui a assez souffert. Bonne chance à Maïtre Agboyibor, surtout que cette année la pierre sacrée des Guins est bleue, signe dit-on d’un retour d’harmonie!