Lundi 11 novembre 2008, 12h45, au volant de ma voiture, je me fraie un chemin dans lembouteillage quand, soudain, sur RFI, jentends linfo : le prix Renaudot 2008 a été décerné à lécrivain guinéen T.M. Ouf, ai-je crié : « Lhivernage a reverdi le cordon dacacias. »
Ce Renaudot, il aurait du lavoir depuis Laîné des orphelins. Tierno, dans le milieu de la littérature africaine en exil, (ou dans la diaspora, c’est selon le trajet de chacun) apparaissait ces dernières années comme le romancier talentueux qui nétait pas reconnu à sa juste valeur. Dans les années 90, je collectionnais ses romans, je parlais de lui comme dun grand écrivain, jusquà ce que je le rencontre en France. La dernière fois que nous étions ensemble en Corée du Sud, je mamusais à lui dire que le « talent finit toujours par être récompensé », manière de dire que je ne comprenais pas pourquoi il navait pas encore obtenu le Goncourt ou le Renaudot, voire le Nobel. Le Peul me regardait et sirotait son thé comme un ermite, je lavais connu buveur dalcool, en compagnie de William Sassine, le voici maintenant à la diète, et cela lui donne encore plus lair dun templier désabusé.
Tierno, prix Renaudot, jen suis heureux et fier pour lui. « Lhivernage a reverdi le cordon dacacias », tiens dailleurs savez-vous de quel roman du guinéen jai tiré cette phrase ? Que chacun lève son verre pour saluer le Peul le plus brillant de la littérature africaine depuis
depuis qui dailleurs ?