Dans la salle, les élèves semblent ne rien piger aux explications détaillées du « choc des civilisations ». Conférence difficile, les gamins sont un peu largués, car les concepts ainsi que le niveau de langage ne sont pas forcément adaptés à leur niveau réel. Je mamuse à demander à mon voisin le sens du mot « antagonisme », il nen sait rien. Aïe ! Lélite de demain naurait-elle pas la bosse des conflits ? Soudain, Cyriaque perd la voix, le micro ne marche plus : délestage ! Mais linstitution catholique na pas 45 ans pour rien, en moins de cinq minutes le groupe électrogène a pris le relais, et Cyriaque a retrouvé sa voix, à temps pour la séance des questions/réponses. Un jeune homme, outré pour je ne sais quelles raisons, sen prend à la paresse des Africains et affirme, péremptoire : « même notre langue, léwé, ce sont les Allemands qui lont écrit et développé. Et nous même, on fait quoi ? » Je suis resté perplexe. Les Allemands au Togo ont bel et bien uvré à la promotion de la langue éwé, avais-je envie de lui répondre, mais quels étaient leurs objectifs ? Parce que, juste au moment où il parlait, je me suis souvenu de cette phrase de Jesko von Puttkamer, capitaine de colonie : « La langue éwé est et reste un dialecte nègre sauvage, extrêmement primitif, quil est utile dapprendre pour pouvoir se comprendre avec ses travailleurs. Toutefois, la langue dun peuple civilisé est bien supérieure aux balbutiements de tous les Nègres, à mi-chemin entre la langue des hommes et celle des singes. » Ceci montre à suffisance jusquà quel niveau léwé écrit a été « développé », et à quelles fins réelles. Avons-nous fini de découvrir tous les mobiles de la générosité du colon ?
Les 45 ans du Collège Notre Dame
Le 1er février 2007, visite à Atakpamé (région centrale du pays) pour assister à la conférence de mon ami Cyriaque Noussouglo, professeur de philosophie, dans lenceinte du Collège Notre Dame du Togo, sur le thème « Diversité culturelle et dialogue des civilisations ». La conférence sinscrit dans le cadre des noces de saphir de l’institution…
Dans la salle, les élèves semblent ne rien piger aux explications détaillées du « choc des civilisations ». Conférence difficile, les gamins sont un peu largués, car les concepts ainsi que le niveau de langage ne sont pas forcément adaptés à leur niveau réel. Je mamuse à demander à mon voisin le sens du mot « antagonisme », il nen sait rien. Aïe ! Lélite de demain naurait-elle pas la bosse des conflits ? Soudain, Cyriaque perd la voix, le micro ne marche plus : délestage ! Mais linstitution catholique na pas 45 ans pour rien, en moins de cinq minutes le groupe électrogène a pris le relais, et Cyriaque a retrouvé sa voix, à temps pour la séance des questions/réponses. Un jeune homme, outré pour je ne sais quelles raisons, sen prend à la paresse des Africains et affirme, péremptoire : « même notre langue, léwé, ce sont les Allemands qui lont écrit et développé. Et nous même, on fait quoi ? » Je suis resté perplexe. Les Allemands au Togo ont bel et bien uvré à la promotion de la langue éwé, avais-je envie de lui répondre, mais quels étaient leurs objectifs ? Parce que, juste au moment où il parlait, je me suis souvenu de cette phrase de Jesko von Puttkamer, capitaine de colonie : « La langue éwé est et reste un dialecte nègre sauvage, extrêmement primitif, quil est utile dapprendre pour pouvoir se comprendre avec ses travailleurs. Toutefois, la langue dun peuple civilisé est bien supérieure aux balbutiements de tous les Nègres, à mi-chemin entre la langue des hommes et celle des singes. » Ceci montre à suffisance jusquà quel niveau léwé écrit a été « développé », et à quelles fins réelles. Avons-nous fini de découvrir tous les mobiles de la générosité du colon ?