Au fond, quand je lançais lidée il y a un an de jouer au cimetière, jignorais complètement ce que cela pouvait déclencher chez les comédiens comme émotion. Gaétan, le complice de toujours, jamais à court darguments, a trouvé lastuce de placer la performance à la Toussaint. Résolvant ainsi la question du « public ». Après, ensemble avec les metteurs en scène Fargass Assandé de la RCI et Ado de la RDC, nous avons imaginé le fil conducteur de linvestissement du lieu.
Que vous dire ? Que ceux qui étaient au cimetière sen souviendront, puisque les comédiens eux-mêmes ne sattendaient pas à toucher tant le cur des vivants venus communier rapidement avec leurs défunts, linstant dun dépôt de gerbes et dune prière murmurée. Le théâtre joue avec lidée que tout peut être prétexte à communiquer, et personnellement je ne suis pas déçu du résultat.
Quand je pense que la veille, pour obtenir lautorisation dentrer au cimetière, il a fallu expliquer au fonctionnaire du Ministère de lAdministration territoriale, à quoi ça servait de faire du théâtre au cimetière !?
Il avait peur que lon fasse du bruit, avec des tambours. Bah, lui avais-je dit, « les morts ne sont pas morts », et puis pourquoi sinterdire de rendre hommage aux artistes enterrés là : Bella Bellow, la diva de la chanson, le Docteur Kaolo, héros du foot togolais dont la tombe sest effondrée, faute de maintenance
tiens dailleurs, avis à Adebayor et ses riches amis du foot, pourquoi ne pas payer la réfection de la tombe de Kaolo, il mérite largement cet hommage, et puis qui sait, la bénédiction du grand-frère touchera peut-être léquipe des Éperviers du Togo, en panne dinspiration ces derniers temps
Filbleu, fin donc du rêve. Et merci aux artistes qui se sont prêtés au jeu. Rendez-vous dans deux ans pour dautres délires, dautres performances dans les lieux atypiques de Lomé. Amen !