
http://www.powerofculture.nl/en/current/2007/december/linyekula+
Citation de ce que j’écrivais sur Faustin, lors de mon séjour à Cape Town:
« 23 janvier : Incident, le soir, entre Werewere Liking et Faustin Linyekula, chorégraphe de la RDC. Nous étions au deuxième jour dune improvisation de danse contemporaine. Faustin danse et chante, ou plutôt fait du rap sur fonds dimages interactives, une répétition dune compagnie de Johannesburg retransmis en direct par la vidéoconférence ! LAfrica Centre en a les moyens. Soudain, Faustin explose : « Fuck Africa ! » Personnellement, javoue que ce genre de phrase a fini de me choquer depuis longtemps. Ce qui nest certainement pas le cas de Werewere qui se lève, furieuse, et se dirige avec sa canne de reine mère (Mama Africa ?) vers le praticable au milieu du public où se tenait Faustin. Elle lui arrache le micro des mains, et véhémente, se met à lengueuler : « Cest de la délinquance. Vous voulez baiser lAfrique, eh bien baisez-moi maintenant ! » Et la voilà qui se met à pousser le danseur avec ses fesses de reine, à le maudire plutôt, tellement ce geste de frapper avec le postérieur ma rappelé celui des femmes togolaises traînant leurs fesses nues par terre pour maudire un certain M. Bonnecarrère, gouverneur colonial au Togo juste avant lindépendance. Juste après avoir lancé son défi ou sa « malédiction », Werewere sen est allée, nous laissant suivre le spectacle qui a continué malgré le malaise. Né de la confrontation violente de deux visions artistiques, elle la doyenne du panafricanisme artistique féru de belles choses soignées et fidèle à une certaine idée de lAfrique, et le jeune Faustin, moderne, branché nouvelles technologies, plutôt enclin à la déconstruction et à lexpérimentation sans limites ! Il faut dire aussi que le mécontentement contre le jeune homme couvait depuis la veille. Une unanimité négative contre sa performance : Ray Lema, Souleymane Koly et Liking unis dans leur jugement définitif contre Faustin et ses danseuses. « Sil fait ça à Kin, il va mourir de faim » a lancé un des censeurs. Il faut dire que la cacophonie de limprovisation a de quoi dérouter un puriste. A part la plastique irréprochable dune des danseuses sur laquelle Sami et moi sommes tombés daccord, le spectacle de danse lui-même était répétitif et lassant. Mais de là à maudire ce jeune homme avec nos postérieurs réunis
Plus de peur que de mal, néanmoins, car le lendemain Werewere et Faustin ont calmement échangé en privé. Plus tard, radieux, il nous dira : « Cest ma mère, elle a parlé, que voulez-vous que je dise ? Quand la mère parle, on ne dit rien. »
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Salut Faustin, et félicitations. le chemin de l’art est semé de tant d’embûches, de tant d’incompréhensions, mais une chose est sûre, le talent finit toujours par être récompensé.