
Elle a une excuse, elle n’a pas connu sa mère, elle doit gérer un mythe. Et ceux qui en parlent (à part Manu Dibango) dessinent en creux leur propre portrait psychologique. Personne n’est à blâmer, ni le documentariste, ni les témoins. Parler de Bella, diva au destin fugace, qui n’a laissé le temps à personne d’imaginer même qu’elle était mortelle, relève du pari. Etre belle (Bella), et s’appeler Bellow, fait de vous, forcément, l’objet d’une ambition métaphorique. Il n’en demeure pas moins qu’elle demeure une grande figure nationale, et panafricaine si on sait raconter son histoire. La musique de B.B. était en avance sur son temps, c’était du blues, une musique que les jeunes chanteuses ne savent plus chanter, une musique qui n’attire plus les foules. Si elle n’était pas morte, je doute même fort que sa musique attire encore les foules. La mort l’a rendue immortelle, avec cette voix que certains qualifient paresseusement de « voix de rossignol ».
Allez, regardez le documentaire hommage à Bella Bellow par Junior Fadairo, vous me direz!