Apollinaire et Sand revus par les Camerounais!

livres_interdits_cam1001105Le deuxième trimestre de l’année scolaire 2009-2010, entamé le lundi 04 janvier dernier signale un remue-ménage. Une lettre circulaire signée du ministre des enseignements secondaires Louis BAPES BAPES et datée du 23 décembre 2009, ôte des programmes scolaires le manuel désigné sous le nom de Callicools , attribué à Guillaume Apollinaire et inscrit au programme des classes de Terminale, ainsi que Le Secrétaire Intime de George Sand, inscrit au programme de Première.

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Trouvé sur le Net, sacrés Camers!
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Le deuxième trimestre de l’année scolaire 2009-2010, entamé le lundi 04 janvier dernier signale un remue-ménage. Une lettre circulaire signée du ministre des enseignements secondaires Louis BAPES BAPES et datée du 23 décembre 2009, ôte des programmes scolaires le manuel désigné sous le nom de Callicools , attribué à Guillaume Apollinaire et inscrit au programme des classes de Terminale, ainsi que Le Secrétaire Intime de George Sand, inscrit au programme de Première.

Selon la circulaire du ministre, ces livres ont suscité « de nombreuses et sérieuses réserves formulées tout à la fois par le personnel enseignant et par le personnel d’encadrement et de suivi pédagogique ». Ils seront respectivement remplacés par Paroles de Jacques Prévert pour les Terminales, et Madame Bovary de Gustave Flaubert pour les Premières. En outre, les deux œuvres qui sont de retour sont celles qui avaient éte remplacées par les livres controversés.

Toutefois, cette décision ministérielle ne va pas sans hic, notamment auprès des enseignants qui ont commencé l’année scolaire par les œuvres concernées. « Ce bouleversement m’est préjudiciable, car nous avons consacré tout le premier trimestre à l’étude de Callicools. Maintenant que l’œuvre est hors programme, le temps qui nous reste avant la fin de l’année scolaire est insuffisant pour aborder en profondeur les deux autres œuvres », se lamente un professeur de lycée, enseignant de littérature dans les classes de Terminale à Douala.

Dans le même sens, un enseignant du privé qui tient les classes de Première renchérit : « En Première, ce sera plus difficile pour les classes qui ont commencé avec Le Secrétaire Intime, comme la mienne. Pour les deux trimestres qui restent, ce ne sera pas possible d’étudier à la fois Balafon d’Engelbert Mveng, Une Saison Blanche et Sèche d’André Brink, et Madame Bovary de Flaubert. Le temps est vraiment très court». Les élèves se plaignent également : «J’ai eu beaucoup de mal à acheter mes manuels scolaires cette année. Cette modification va me mettre en difficulté, car je suis issue d’une famille pauvre » confie Marie l’élève en classe de Première A4 au lycée de New-Bell. Bertrand, ’élève en Terminale A4 pour sa part se plaint plutôt de l’aspect pédagogique : « nous avons été préparés psychologiquement à travailler sur deux œuvres pour le baccalauréat. Ce bouleversement va nous perturber le moral ».

Cependant, dès le début de l’année scolaire, une vive polémique s’est développée au tour des nouveaux manuels inscrits au programme de littérature, tant dans la communauté littéraire qu’éducative. Les enseignants relevaient par exemple des entorses telles que le titre Callicools attribué à Guillaume Apollinaire dans le recueil comportant ses poèmes tirés d’Alcools paru en 1913 et Calligramme paru en 1918.

Il était question de savoir sur quelle base l’éditeur s’est octroyé le droit de désigner l’œuvre d’un auteur par un autre titre que le titre original. Dans cette optique,un critique littéraire mentionnera que cette entorse touche aux droits moraux de l’auteur. En plus, cette situation était susceptible de créer une confusion chez les élèves candidats au baccalauréat qui pouvaient dans leurs épreuves citer Callicools au lieu d’Alcools ou Calligramme, les titres réels donnés par l’écrivain.

Certaines sources révèlent également que des enseignants avaient refusé d’étudier ces œuvres avant même la décision du ministre. Ce qui vient remettre ici à jour le problème du changement permanent des manuels scolaires tant dans les programmes du secondaire que du primaire, changement que les observateurs ne voient pas toujours d’un bon œil.
© Correspondance particulière pour Camer.be : Tsanga Ebassa

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