Lart est long, de la même longueur que la vie elle-même ; pas celle banale, vénale, où nous soufflons, ahanons, rêvons et mourrons, mais celle qui nous installe dans léternité. Le plasticien togolais Sokey Edorh ignore à peine cette loi, qui pratique son art installé dans un aller-retour créatif entre la mémoire de ses débuts et la nécessité du renouvellement. Ses tableaux ces vingt dernières années avaient cette particularité de baigner dans une couleur issue des pigments des latérites, couleur où dominaient locre, le rouge orangé, le blanc kaolin et surtout le noir dune terre comme brûlée, empoussiérée des cendres des pneus flambés ou de corps carbonisés au crépuscule de grands soirs inachevés. Continue reading « Combats », par Sokey Edorh